Traits en Savoie
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Equipement du cheval de travail en Savoie .

D 20 février 2012     H 18:23     A Traitgenevois     C 0 messages


 
Quels colliers de travail étaient (ou sont) utilisés en Savoie. Il faut entendre Savoie au sens large, c’est à dire la zone recouvrant les deux départements de Savoie et de Haute-Savoie.
 
Les formes et les décors y sont-ils spécifiques ou sont ils empruntés à d’autres aires régionales ? Quelles sont les influences que l’on peut déceler ?
Ces questions ne trouvent pas facilement de réponses mais nous pouvons tenter d’y répondre à travers divers colliers de travail que nous avons pu voir.
 
Sur les colliers présentés ici seules les collanes semblent réellement spécifiques à la Savoie. Mais on les trouve aussi ailleurs comme sur une vielle photo de carte postale prise à Gex (01) au début du siècle dernier (photo n°5).
Des colliers identiques au N°6 ont été trouvés sur les deux départements . Leur aspect général fait, de loin, penser aux collanes avec lesquelles ils sont souvent confondus de prime abord.
 
Tous ces colliers ont été utilisés ou achetés en Savoie/Haute-Savoie, mais il est bien difficile pour certains de garantir une origine savoyarde.
La plupart de leurs propriétaires ignorent leur provenance initiale. Ils appartenaient au père, à la famille ou ont été rachetés récemment à d’autres utilisateurs.
 
Nous essayerons de donner le plus de renseignements possibles sur eux, mais vous pouvez aussi nous aider si vous avez un commentaire pertinent à leur propos.
 
Les collanes semblent trouver leur origine en Italie.Ce qui pourrait expliquer leur présence en Savoie, le duché de Savoie n’ayant été rattaché à la France qu’en 1860.La Savoie faisait précédemment partie du Royaume de Piémont-Sardaigne.
 
L’annuaire des Cinq Départements de l’ancienne Normandie, publié en 1845, fait référence à l’utilisation de ce type de collier.
 M Capplet dans sa note sur les diverses méthodes en usage à l’étranger écrit "
Le collier du cheval de charrette de Rome m’ a paru préférable à ceux dont nous faisons usage en Normandie. Souvent le cheval est blessé par le bas du collier le coussin qu’ on y ajoute ne suffit pas ; pénétré de sueur il durcit en peu de temps. Le haut du collier lui frotte les crins quelquefois assez fortement pour lui occasionner une maladie désignée vulgairement sous le nom de cou gras. A Rome, le collier n’ a point d ouverture dans le bas ; il est ouvert dans le haut garni de deux bandes en cuir. On lui donne un peu plus ou un peu moins d ouverture 10 à 1 2 centimètres afin de mettre les crins entièrement eu liberté "
 
En ce qui concerne les colliers N°4 et 5 leurs attèles seraient en micocoulier ce qui fait douter d’une construction savoyarde.Le micocoulier, qui craint les gelées, est un arbre des régions méridionales.Il est absent de Savoie.
S’il s’agit bien de ce bois,ces colliers ont probablement été importés de régions plus au sud ou du moins leurs attèles.
Mais il peut y avoir d’autres explications.
 
Les colliers N°8 et N°9 présentent de grandes similitudes. Bellevaux et Mieussy n’étant séparés que par une vingtaine de kilomètres, il est fort possible qu’ils proviennent tous les deux du même atelier.
 
Le N°9 et le N°10 étaient encore utilisés vers 1960 du côté de Bellevaux dans un site de montagne très pentue . A la ferme où ils étaient employés, c’est l’élevage des vaches à lait qui était l’activité principale. Les chevaux participaient aux travaux des champs, labours, foins etc...
 
 Bien sûr, il nous faudrait un plus grand nombre de colliers pour dégager des conclusions qui aient un sens.
Il faudrait pouvoir examiner attentivement les matériaux et le les techniques mis en œuvre. Et de là, tracer les grandes lignes d’une fabrication régionale, si elles existent ou au contraire pointer les influences extérieures à la Savoie.
 
Peut-être possédez vous un collier savoyard qui mérite d’être montré. et qui enrichirait la réflexion.
Envoyez nous sa photo et un commentaire qui s’y rattache et nous les publierons ici.
 
Nous complèterons cet article à mesure que nous découvrirons d’autres colliers liés à la région.
 
La photo de la sellerie Bardoulat à Gex est tirée de l’ouvrage "Le Pays de Gex et la Vallée de la Valserine à la Belle Epoque" et reproduit avec l’aimable autorisation de l’Association des Collectionneurs Gessiens.

Portfolio

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